La didactique des langues-cultures à l’heure de la virturéalité
Oui... je viens de terminer le texte pour les actes du Colloque que l'APEF a organisé en mon hommage et que l'UIIPS de Instituto Politécnico va publier sous le titre «Mélanges».
Paradoxal et, peut-être, narcissique, mais, compte tenu de mon profil, comment aurais-je pu ne pas prendre la parole lors d’un Colloque abordant des sujets motivés par mon propre parcours et ne pas publier l’article correspondant à mon intervention ? Et ne pas le décliner en format WEB 2.0 qui se caractérise par le narcissisme et le partage?
Les posts sont des brouillons et des pièces d'un puzzle. Dans la tentative de construire un format multimodal ,dans le temps, j'ai posté plusieurs pièces qui intégrent la version définitive- mais soignée- du texte pour les actes du Colloque. Comme tous les textes publiés en papier, on doit attendre beaucoup de temps pour le lire. Et on réagit difficilement à des textes articles écrits, c'est pourquoi pour être cohérente avec mes propositions didactiques je vous invite à co-constrire ce texte avec vos commentaires.
Vous trouverez ici le début, une autre pièce et... une nouvelle pièce:
«Quels environnements d’apprentissage et quels documents sont convoqués par les différentes approches ?
J' aimerais souligner l’aspect multimodal des manuels traditionnels qui reproduisaient des toiles en procédant à des articulations entre la littérature et la peinture (rapprochements temporels, rapprochements thématiques, l’image jouant un rôle de contextualisation). Les méthodes directes de la fin et du début des XIXe et XXe siècles, respectivement, proposaient l’accès au sens par le biais d’images à fonction illustrative, les mots étant regroupés en centres d’intérêt. Les images les plus significatives de l’époque étaient les tableaux Delmas , aujourd’hui reconnus sur le marché de l’art… Les affiches étaient les technologies de l’époque.
Les méthodes audio-visuelles, produites les années 70 du XXe siècle, proposaient des dessins et des photos pour créer des situations d’apprentissage en recourant aux technologies de l’époque : enregistrements sonores, diapositives, films. Avec les approches communicatives, les environnements d’apprentissage reprenaient les situations et cherchaient à créer des simulations qui prenaient appui sur des documents authentiques (formulaires, photos, extraits de presse, films…).
Les dernières approches comptent désormais sur des environnements d’apprentissage virturéels, c’est pourquoi je m’interroge sur les usages faits en classe de ces potentialités technologiques et sur la convergence entre innovation technologique et méthodologique ou plutôt didactique.
Si nous regardons aujourd’hui le software pédagogique pour la classe de langue-culture, nous constatons, qu’en grande partie, il ne s’éloigne pas d’une façon profonde ce que proposait la méthode traditionnelle ou des exercices structuraux caractéristiques des méthodes audio-orales et audiovisuelles . Avec le software des tableaux interactifs multimédia, désormais disponibles dans presque toutes les écoles portugaises, que fait-on en classe ? Beaucoup d’images du software proposé reprennent le principe des leçons de choses de Maria Montessori (des mots et des choses qui sont supposés correspondre aux intérêts des élèves). Quand aux exercices de déplacement, ils relèvent d’une phase qui précède celle des exercices structuraux. Au début du XXe siècle, on déplaçait des étiquettes en papier que l’on disposait face à des objets que l’on transportait en classe (une poupée, par exemple, pour le vocabulaire du corps, des vêtements et des couleurs). Dans les années 70 suivantes, au début des méthodes audio-orales et audio-visuelles chez-nous, on déplaçait des figurines sur les tableaux de feutre. Avec les TIM, on déplace souvent des objets et des mots. Pas besoin de grands moyens technologiques pour remplir des trous ou déplacer des étiquettes. De la même façon, en ce qui concerne la réponse « Les élèves font des recherches et présentent des power point sur des sujets au programme… », on peut se poser la question de savoir comment ils effectuent ces recherches, comment ils construisent des power point et comment ils les présentent. Parce que les élèves peuvent construire les power point comme ils construisaient les exposés de naguère, mais en remplaçant le travail de recherche et d’écriture par des collages de la même façon qu’ils peuvent construire des power point dans les approches actionnelles .
C’est pourquoi l’interrogation formulée dans les années 70 du siècle dernier, dans Un Niveau Seuil – présentation et guide d’emploi par Eddy Roulet, m’est venue à l’esprit : « À quoi bon introduire dans les cours un document authentique pour le réduire à une analyse grammaticale traditionnelle ? » (Roulet, 1976).
Il semble ainsi que les moyens technologiques, dont disposent beaucoup d’écoles, ne sont pas toujours en convergence avec les approches méthodologiques et que souvent le progrès technologique s’accompagne d’un recul didactique.
Or nous constatons que nous sommes désormais entrés… dans la virturéalité, dans le cybermonde et ce cybermonde offre à la classe de langues-cultures et à la classe plurilingue et pluriculturelle une énorme base de données ainsi que des moyens pour échanger et pour partager avec les autres.
Et j’en arrive à la dernière partie de ce tableau de l’évolution méthodologique – et de mon texte - pour mettre en évidence l’articulation entre ressources pédagogiques, environnements d’apprentissage et approches actionnelles. De ce rapprochement ou plutôt de cette convergence, pour utiliser un terme de la communication médiatique, ressort la désignation que je propose d’approches actionnelles et multimodales qui peuvent être adoptées dans le cadre de l’apprentissage d’une seule langue-culture ou du plurilinguisme».
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