quarta-feira, 15 de junho de 2011

Zoom sur les approches actionnelle et communicative et l’enseignement de la grammaire et du vocabulaire

Les approches communicatives dans les pratiques des enseignants manquent de structuration (cf. ELA numéro sur Le point sur les Approches Communicatives dirigé par Atienza et de Carlo, si je me souviens bien).C’est pourquoi des auteurs, comme J. Courtillon,  reviennent sur le besoin de structuration.

Pour éviter ce risque,  je viens de prendre contact avec la théorie de l’Input Structuré - que je vais étudier. L’avantage des thèses ! Mais… je me pose la question suivante : Est-ce qu’il n’y a pas une contradiction entre les démarches actionnelle, communicative, notionnelle , fonctionnelle et cette théorie de l’input structuré ?

Je vais penser à haute voix sur l’intégration de la grammaire dans ces approches, parce que mes étudiants et des professeurs avec lesquels je travaille éprouvent cette difficulté.

Partant du film « Auberge Espagnole» on peut se poser les questions suivantes :

Quelles compétences mes apprenants vont-ils développer ? Je vais privilégier la compréhension orale ? L’e. o., la c.e, l’e.e., la connaissance explicite, la grammaire, le lexique, la culture, le cinéma ? Lesquelles ensemble ?

Quels sont les objectifs communicatifs ? Je les formule à partir des questions suivantes : Quels types de discours je vais privilégier et quels macro-actes de parole je réalise ? On parle pour quoi faire ? Pour raconter, décrire, expliquer, argumenter, prescrire, en gros, c’est ça ce que nous faisons quand nous parlons. Bien évidemment, nous accomplissons plus d’un macro-acte, quand nous parlons.

Ainsi pour ce film, je peux privilégierle récit et la description et, par la suite, je me demande : de quels moyens linguistiques ai-je besoin ? Et je peux répondre : des connecteurs temporels, de l’imparfait, du passé composé… «Tout était parfait pour le personnage à Barcelonne, jusqu’au jour où il est sorti avec … »Et nous avons un «ensemble sémantique». Voir chapitre de J. Courtillon , Grammaire, dans Un Niveau Seuil.

Et ici est mon interrogation : Si on adopte la théorie de l’input structuré on isole les structures comme dans les exercices structuraux… on ne présente «qu’un aspect à la fois».
Et ainsi on part du global du cinéma, d’un support multimodal, pour aboutir à une démarche classique avec le découpage de la grammaire, non ?

Je vois ce même découpage des temps verbaux dans des manuels de portugais, de FLE, dans les planifications de mes stagiaires… Et je me dis que les collègues sont peut-être passés très rapidement au CECR, sans passer par les Niveaux Seuils et ça leur manque… par exemple cette entrée par les «ensembles sémantiques»p. 248 ( ed. Conseil de l’Europe) ou par les actes de parole ou les notions générales (temps, espace, qualification…). Je conseille vivement la lecture avec le petit guide de Eddy Roulet de Un Niveau Seuil.

Eddy Roulet se demande d’ailleurs ici, et je cite de mémoire : a quoi bon introduire des documents authentiques pour les soumettre à une approche traditionnelle de la grammaire ?

Je donne un autre exemple : A partir du film, on peut parler ou écrire pour argumenter et alors nous avons un ensemble avec les verbes d’opinion, les adverbes de manière, le subjonctif…

Si l’on privilégie la description de la ville, on aura les deíctiques, les verbes au présent, à l’imparfait… il faut faire des choix, mais tout en respectant les formes et leur usage. C’est ce que L’input structuré semble défendre, mais que je ne comprends pas, pour le moment, comment…

Et maintenant on arrive –ou on commence - par l’action, les tâches, les activités….

Comment situer les apprenants dans l’action ?  On leur propose un projet de film (tâche centrée sur le cinéma), de construction de critiques de films pour le site, un site, un blog centré sur le cinéma… un projet de séjour (tâche interculturelle) réel ou virtuel de type Erasmus, avec préparation de dossier en relation avec une autre université… ?

Quelles petites tâches, activités, exercices vais-je leur proposer pour qu’ils apprennent le lexique du cinéma, des échanges… les ensembles sémantiques… ?

Il me semble que je propose avec cette entrée une démarche onomasiologique et que la théorie de l’input structuré propose une entrée sémasiologique, non ?

Voilà l’intérêt d’une bonne thèse. On peut parler á propos de beaucoup de sujets. Avant d’être à la retraite, je n’avais pas le temps de discuter ces sujets après (d’ailleurs j’avais même pas le temps pour créer un blog), maintenant je peux me permettre de partager mes lectures et mes réflexions avec d’autres «apprenants» et d’autres collègues, puisque je sais que le blog est lu.

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