terça-feira, 15 de fevereiro de 2011

Power point ... le prêt-à-porter pédagogique

Encore à propos de Salamanca.
Maintenant tous les enseignants et étudiants sont censés utiliser power point- représentation d'innovation pédagogique, de changement avec Bologna...
J'ai déjà écrit plusieurs articles sur power point , mais , puisque j’en ai parlé à Salamanca, je reviens sur le sujet.



Voyons l'espace: quelle est la différence entre la chair de l’enseignant fixée sur le mur (comme dans les belles salles de classe anciennes de l’Université de Salamanca) et la projection sur le mur ? Il s’agit toujours du modèle panoptique de communication (comme dans les églises et les prisons). L’enseignant ( ou l’ étudiant qui récite sa leçon ou fait sa présentation) est vu par tout le monde. Donc espace idéal pour la fonction d’expliquer quelque chose à quelqu’un , de raconter… On regarde le présentateur de la télévision aussi. Donc dimension fonctionnelle de l’espace. Espace déconseillé pour le travail en groupe, pour des activités d’écrit qui exigent isolement...

Mais … si chaque étudiant regarde la présentation dans son ordinateur individuel (ou s’il «twitte»)? le regard n’est pas assuré.(Et pourtant le regard compose la syntaxe mixte dont parle Slama - Cazacu ). (Je n’ai pas vu des ordinateurs ouverts, cette fois-ci!)

Power point ce n’est pas du cinéma (qui exige l’isolement). C’est un dispositif de partage… il faut voir, en simultané, présentation et présentateur !

Maintenant voyons : La chair et l’estrade jouent une fonction symbolique : l’espace du pouvoir. Power point renforce le pouvoir. C’est vers la présentation qui se tournent les regards. La présentation représente la voix autorisée du maître
Qui, en plus, l’a préparée auparavant. Et donc il n’y a pas co-construction (comme quand on écrit sur le tableau noir et que l’on est en train de penser et de modifier le schéma qu’on avait préparé en fonction des aléas de l’interaction, de l’autre et de notre pensée ( On efface et on fait le commentaire… «Ce n’est pas bien comme ça…non, non je préfère un autre mot, flèche, alinéa…» ). Si on modifie la présentation multimédia, on coupe le « récit » pédagogique. Encore pire !

Puis la cohérence du discours. L’enseignant passe tellement de temps à préparer sa présentation, en recourant, notamment, à des marques iconiques de cohérence, que, quand il la présente, il peut oublier les articulateurs verbaux («je vais faire mon exposé en trois volets, le premier…»). On voit. La suite des diapos présente la logique. Souvent il oublie même des gestes… Et si on ajoute des effets, par exemple à l'envers du processus de lecture!!! Et si on joue sur l'effet catalogue: beaucoup de caractères, des images...que c'est beau!!!


Et de la part de l’auditoire, que se passe-t-il ? Finie la prise de notes « de toute façon l’enseignant, comme il est très moderne, il nous la donne dans Internet, la plateforme, email… Et on fait « save »et on est tranquilles ! Les contenus sont bien gardés… On peut toujours les regarder !». Et même si on les regarde quelques jours après, on ne sait plus le contexte, on n’a pas mis nos explications à nous… Et comment s’articule tout ça ? On n’a pas de notes avec les articulateurs logiques. Rien que la séquence des diapos...

Qu’est-ce que l’ enseignant retrouve, souvent, dans des travaux, tests… des suites de phrase, le style «listing» et, par-dessus le marché, … avec des énoncés tronqués, tout à fait incompréhensibles puisque décontextualisés...

Je ne parle pas, bien évidemment, des textes écrits projetés à l'écran! Pour cet usage, il y a les livres, les photocopies de pages... Bien utiles par ailleurs, tout dépend de ce que l'on fait avec, du temps...


Bien évidemment j’utilise des présentations en power point (j’ai été probablement l’un des premiers enseignant à les construire, donner, publier…) mais, je ne les publie plus… sauf exceptionnellement. Je ne les donne plus («Ce qui est donné... n’est pas apprécié»- dit-on chez-nous).
Et j’aime bien le tableau noir. Après avoir appris à utiliser les TIM … je suis revenue souvent au tableau noir.
Power point un instrument de modernité ou d’autonomie de l’apprenant? Un prêt-à porter pour des communicateurs moins doués?

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