quinta-feira, 10 de março de 2011

L' observation de classes

Post construit à partir de l'article que j'ai publié dans Les ELA, nº 114 sur L'Observation de classes, coordonné par Ch. Puren (1999), intitulé « L'observation du non-verbal en classe de langue».

Les typologies de comportements et les configurations multicanales de comportements


«J'ai élaboré cette typologie de gestes à partir de l'observation de différentes classes de langue, en empruntant quelques catégories à la typologie de J. Cosnier (1987). Tout d'abord, il existe des gestes articulatoires ou de structuration, que l'on fait pour soi-même. Ce sont des gestes liés aux langues que l'on est en train de parler. On peut distinguer aussi des gestes autocentrés, qui peuvent plaire ou déplaire aux autres mais qui font partie d'un « style » personnel. On se rend rarement compte que l'on est en train de tripoter un foulard, par exemple.


Ensuite, il s'impose de distinguer les gestes que l'on adresse aux autres. Tout d'abord, des gestes de type discursif. Pour structurer une conversation - pour énumérer, par exemple -, on procède différemment en français et en portugais (en français on commence par le pouce tandis qu'en portugais on énumère en partant de l'auriculaire et ensuite on sépare les autres doigts, geste que le locuteur portugais peut renforcer à l'aide de la main droite- geste qui est en train de changer). Ces gestes deviennent particulièrement importants en classe lorsqu'ils sont liés à la mise en scène de la narrativité. Le professeur raconte une histoire et souligne les connecteurs à l'aide de gestes qui peuvent ne pas être les mêmes dans les cultures en présence. Une explication ou une argumentation sont étayées par des gestes discursifs. Bien évidemment les comportements paraverbaux (le débit, la modulation de la voix) jouent un rôle important dans ce processus de mise en scène du discours. Les gestes illustratifs qui miment des objets, décrivent des actions ou des mouvements, jouent évidemment un rôle sémantique très important en classe. Mais ils jouent également un rôle dans la mise en scène de la narrativité. Ils permettent très souvent à l'enseignant de jouer le rôle de plusieurs personnages, de dramatiser, d'expliquer. Soulignons aussi que le geste précède normalement l'énoncé linguistique, ce qui provoque une anticipation cognitive de la part de l'enfant ou de l'adolescent.

Les gestes de « pilotage conversationnel » - selon la désignation proposée par J. Cosnier (1987) - sont également très importants en classe, surtout avec les plus jeunes enfants. Le professeur montre par cette catégorie de gestes qu'il est à l'écoute des élèves et, en même temps, il se rend compte de l'attention que ceux-ci lui accordent. Par ailleurs, l'enseignant sollicite ainsi leur prise de parole. Dans une classe d'enfants, ceux-ci sont très actifs, effectuent des activités, font des actions, réalisant des gestes fonctionnels avec des ciseaux, de la colle, du papier,... À mesure que l'on avance dans la scolarisation, cette catégorie de gestes diminue. Les gestes affectifs renforcent la relation pédagogique. (...) Un sourire, l'inclinaison latérale de la tête jouent souvent ce rôle.

(...) les gestes ne surgissent pas isolés, ils se placent dans un continuum et c'est pourquoi j'ai dû procéder, par la suite, à une analyse de configurations multicanales de comportements. Dans mes recherches,j'ai été amenée à dégager deux types de configurations multicanales de comportements que j'ai qualifiées de sociofuges ou sociopètes, termes que E. Hall (1984) a utilisés (...) pour caractériser les espaces. L'observation a confirmé l'existence de ces configurations. Dans les configurations qui rendent la communication difficile, j'ai pu observer les comportements suivants de l'enseignant : posture hiératique ou inclinaison en arrière, absence de sourire, gestes tendus de la main et du bras, gestes angulaires, ces comportements étant souvent accompagnés de l'emploi de l'impératif ou de questions, et par des intonations de voix autoritaires. En revanche, les configurations sociopètes sont composées des comportements suivants : inclinaison du tronc en avant à l'adresse de l'enfant, posture en miroir ou en miroir opposé, donc gestes de convergence interactive, sourire, inclinaison latérale de la tête, gestes arrondis, non tendus. L'expression de l'hypothèse et l'emploi du conditionnel ou du subjonctif contribuent encore à atténuer, à apprécier ou à solliciter. Le ton de voix, le débit sont d'autres composantes de cette configuration, caractérisée par des phénomènes de synchronisation ou de convergence interactive entre celui qui écoute et celui qui parle. Bien évidemment, des enchaînements différents ont été observés. J'ai par ailleurs repéré les motivations de ces comportements généralement adressés aux mêmes élèves en fonction des représentations négatives ou positives que l'enseignant avait de chacun des élèves en question.

Comme je l'ai déjà souligné, l'enseignant a tendance à adresser des comportements de « double contrainte » aux élèves qu'il n'apprécie pas beaucoup. Même si verbalement l'enseignant approuve ce qui vient d'être dit par l'élève, il disqualifie le message à travers ses gestes. Généralement, c'est le contenu qui fait l'objet de l'évaluation positive et la forme qui est disqualifiée. J'ai également vérifié les effets interactifs de ces comportements, notamment les silences ou la participation des élèves. Les élèves adoptent des comportements d'évitement ou en synchronie en fonction de la configuration qui leur est adressée (Ferrâo Tavares, 1992)».

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