Le concept de transposition didactique est-il utile en Didactique des Langues-Cultures ?
«J’ai donné aujourd’hui le présent de l’indicatif». Cette affirmation de la part d’un enseignant
relève de la transposition didactique, à mon avis (de façon rapide en style blog). L’enseignant a repris «un
objet» qu’il a trouvé dans une grammaire, l’a mis dans un paquet cadeau, avec des dessins de petites bêtes ou avec des dessins plus adultes en fonction du
public, et l’«a donné» ou transmis à ses
sujets.
Le concept de transposition qui semble s’adapter bien à d’autres
domaines semble problématique en DL-C.
De même, la distinction entre « savoir savant» et « savoir enseignan » semble se diluer dans
l’évolution de l’enseignement des
langues. Dans les Méthodes « traditionnelles », on peut en parler, mais depuis la Méthode
Directe l’objet langue-culture intègre la culture-action (dans la terminologie
de Galisson) plutôt que « les savoirs savants» ou la culture-vision (pareil dans les MAV). Ce n’est qu’ à partir d’un
certain moment des Approches Communicatives et avec les Approches Actionnelles que la culture-vision revient en classe (en
même temps que celle du quotidien).
L’objet de la classe de langue-culture est, probablement,
autre que celui des autres
domaines (quand on parle de transposition) puisque cet objet ne se circonscrit pas à un ensemble
de savoirs constitués (ailleurs). L’ensemble de savoirs est
construit à l’intérieur de la discipline Didactique des Langues- Cultures. Il
est « reconstruit » par la situation pédagogique qui comprend l’agent, le sujet et l’objet (de la relation triangulaire
habituelle) mais qui comprend également
les moyens, le temps, l’espace… ( voire l’appareil matriciel de Galisson). Et
les «savoirs savants» intègrent (ils ne s’opposent pas - une autre tendance qu’il faut
corriger) les compétences. Les savoirs
savants (comme la grammaire, la littérature, la culture), les savoir-être, les
savoir-faire et les savoirs apprendre déterminent les compétences, puisque si l’on
ne maîtrise pas les savoirs comment peut-on les démontrer par «l’ usage» que l’on en fait ?
Cette clarification semble importante d’autant plus que
certains gouvernements, comme le nôtre,
tombent dans la tentation de
construire un « paquet pédagogique » constitué par la grammaire, la littérature,
quelques aspects culturels que les enseignants devront transposer en classe. Ceci évite le besoin de former des enseignants, il
suffit de leur fournir des batteries d’ exercices avec le présent du subjonctif et, par ailleurs, il est facile de construire des
instruments d’évaluation «très rigoureux, comparables…».
Or cette conception entre en contradiction avec toutes les
lignes de politique linguistique européenne et avec les cadres de référence
approuvés par le Conseil de Ministres de
l’Union Européenne, comme le CECR qui montrent les enjeux formatifs,
communicatifs, sociaux, culturels, politiques du plurilinguisme à l’école !
On apprend les langues pour apprendre le temps des verbes, oui, mais pour aller beaucoup plus loin…
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